

Chaque année je me dis qu’il faut que j’aille faire un tour du côté de Limoges pour le Limoges Spirits Festival. En plus, c’est une ville que je connais bien, pour y avoir passé pas mal de temps pour le boulot.
Et puis, à chaque fois ça tombe le mauvais week-end, et je me dis « promis, l’an prochain ».
Et bien vous savez quoi ? Cette année n’a pas dérogé à la règle. Mais promis, l’an prochain …
Pour cette édition, les présents ont pu acquérir un embouteillage Swell De Spirits conçu pour l’occasion, à 87 exemplaires. « Je vous le donne Emile », c’est aussi le numéro du département de la Haute-Vienne, dont Limoges est la préfecture !
Preuve que les temps ne sont pas à la fête et que les comptes en banque font la gueule, il en restait à la fin du salon. Assez impensable pour qui a connu les dernières années …
Du coup, j’ai pu en profiter pour en attraper une quelques jours après, sur le site d’Intercaves Limoges, partenaire historique de ce salon, pour la splitter.



Mika nous a concocté ici un blend jamaïcain en fût de Guyana. Plus précisément, on est sur un peu plus de 60% de Hampden 2007 C<>H (celui du Swell & Co / Bar 1802 : voir ici), et donc un peu moins de 40% de Hampden 2013 <>H (celui du Eastern Tales / Constantia n°2 : voir ici).
Le blend a été réalisé dans un fût de Guyana … d’une future sortie encore pas annoncée (chuuuuut), dans lequel il a passé « plus de 4 mois afin que tout se mette bien en ordre, avant de se reposer 2 mois en Dame-Jeanne, puis d’être embouteillé par gravité, sans machine, pour ne pas froisser le jus« , dixit Mika himself (thanks for sharing).

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Les parfums sont lourds et peu volatiles à l’ouverture.
Un mélange de banane verte et de banane très mûre, du cuir neuf, et une bonne dose de nougatine en arrière plan, voilà pour l’accueil.
Clairement, va falloir le laisser tranquille un bon moment dans le verre si on veut qu’il se lâche.
[…]
Une heure s’est maintenant écoulée depuis que j’ai ouvert la bouteille et servi le verre.
Les effluves débordent du verre, mais on reste toujours sur des parfums épais, charnus.
La pomme verte apporte ce petit côté acidulé.
Le profil se développe également sur le végétal, l’herbe et la canne fraîchement coupées.
Sur la fin, on est rattrapé au tout dernier moment par un caramel un peu trop cuit.
Sensation brève mais qui se répète à chaque fois que l’on s’attarde. Surprenant ce petit rappel, et pas désagréable du tout

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Une attaque tiède à chaude, sirupeuse et légèrement piquante malgré la longue aération.
Enfin … je viens quand même juste d’ouvrir la bouteille, faut relativiser.
Par contre, on perçoit dès la première gorgée que ça va être riche.
Les fruits exotiques sont bien mûrs et bien sucrés : ananas, banane, passion.
Quelques notes de banane verte, d’olives vertes et de cuir, juste avant qu’apparaisse un mélange d’épices à dominante de vanille, qui va aller en s’intensifiant et finir par prendre tout l’espace.
Les watts se font un peu sentir, sans que ce soit agressif.
Lorsqu’ils se dissipent, la dominante sucrée prend le dessus, avec un mélange de dattes, de raisins secs et de nougatine.
La redescente est longue, la réglisse, l’olive et les herbes médicinales restent en bouche plusieurs dizaines de secondes.

Conclusion :
Surpris par ce nez qui ne se livre pas et qu’il faut « aller chercher » au fond du verre.
Mais il mérite cet effort !
La bouche est d’une grande richesse, il est même difficile de séquencer les arômes sans un minimum de concentration.
Grande cohérence entre le nez et la bouche, bel équilibre entre les fruits, les épices, le sucre et l’alcool.
Après avoir relu rapidement mes notes sur les 2 rhums de ce blend (ici et là), je m’y retrouve plutôt sur les grandes lignes.
Ce qu’apporte le fût de Guyana ?
A mon sens il tempère un peu les esters, adoucit le boisé, arrondit l’ensemble et ajoute de la sucrosité par la présence de fruits secs.
Il faudra goûter cette future sortie pour en avoir le cœur net ! 😋
