L’Armagnac, je ne suis pas tombé dedans lorsque j’étais petit, mais je dois avouer que j’y prends de plus en plus de plaisir.
Si vous jetez un oeil sur ce petit (!) compte-rendu du Fest’Armagnac 2025, vous constaterez qu’il y a de quoi faire et que j’en ai encore beaucoup à apprendre.
Il était donc impensable de rater cette invitation à découvrir quelques nouveautés de la maison Hontambère, et de redécouvrir ce que j’avais déjà eu l’occasion de gouter.
C’est donc entouré de quelques têtes connues que s’est déroulée cette soirée, dans l’écrin du Clos des Spiritueux. Le tout accompagné de petits plateaux de charcuterie et fromages.
La Blanche d’Armagnac :
Produit direct issu de la distillation du vin d’Armagnac, cette eau de vie au profil très aromatique est une base très intéressante pour les cocktails (mais pas que).
Elle est produite à partir des 4 cépages exploités dans le domaine : Colombard, Ugni Blanc, Baco et Folle Blanche, et titre à 50°.
La soirée démarre donc par un cocktail à base de Blanche, de liqueur de violette et de tonic (1 volume de blanche pour 4 volumes de tonic et 1/4 de volume de liqueur).
A la fois très rafraichissant, subtil … à reproduire à la maison !
Hontambère 2013 :
Un armagnac 100% Folle Blanche, mis en bouteille en novembre 2024. 49,8°.
: Frais et végétal. L’amande amère est très présente, la figue sèche s’invite timidement.
: Davantage minéral, épicé, avec un boisé légèrement fumé tirant sur le tabac blond. Des fruits à coque et une compotée de fruits jaunes très mûrs apparaissent après quelques minutes d’aération.
Hontambère 2011 :
100% Baco, 57,2°.
J’avais bien aimé la première fois, et je confirme cette première impression. : Pas mal de fruits secs, d’abricot, de nougatine. Très agréable profil. : Une texture charnue, grasse, avec un boisé toasté marqué, des épices et des dattes sèches.
Hontambère 2008 :
Celui-ci est un 100% Colombard, titrant à 54,1°. Il s’agit du tout premier millésime distillé au domaine. : Les épices sont douces, subtiles, et les dattes sèches amènent une sucrosité veloutée. : L’entame est légèrement poivrée, avec une pointe d’anis. De légères notes toastées en finale. Plus léger, plus facile d’accès que les précédents.
Hontambère 2000 (RAC) :
Voici un fût (D10) du stock racheté à la fermeture du domaine Pouchegu, qui n’a pas encore donné lieu à un embouteillage commercialisé, mais qui ne devrait plus se faire attendre longtemps. Constitué à 100% d’Ugni Blanc, il titre à 55,2°. : Les années en fût commencent à marquer le jus avec des parfums de vanille plus prononcés. On commence également à percevoir le rancio et des notes d’oranges. : Grande puissance aromatique, autour des épices, du bois, des fruits secs intenses (amandes, dattes, figues).
Hontambère 1995 (RAC) :
Toujours un fût du stock du domaine Pouchegu, produits à partir de 100% d’Ugni Blanc. 54,8°.
Embouteillage prévu en septembre 2025. : Un départ vif, vanillé, et assez long à s’ouvrir sur des notes empyreumatiques (boisé, fumée, café grillé), les dattes et l’amaretto. : Consistance très sirupeuse, imprégnée de pruneaux, de figues et d’oranges sanguines, avec ra rappel de café torréfié.
Il pourrait nous faire penser à une Flibuste … ou plutôt à un rhum (petit tacle par derrière … si mérité !) qui serait un blend entre un très vieux Bielle et un Diamond PM « jeune ».
Hontambère 1982 (RAC) :
Le fameux …
Celui-là, je l’ai tellement apprécié au Fest’Armagnac que j’ai voulu en avoir une à la maison (merci !!!). Et je vais l’ouvrir très vite parce que c’est à chaque fois un excellent moment.
Domaine Pouchegu, 100% Ugni Blanc, 52,9°.
Il en reste encore un peu dans le fût, et de nouvelles mises en bouteilles devraient avoir lieu sous peu (format 50cl). : Profil très fruité, dattes, figues, amaretto, orangettes confites : Intensité et complexité, un boisé fondant, des fruits confits, du vernis, des fruits secs, de l’équilibre … gros gros kif.
Hontambère 1980 (RAC) :
Difficile de passer après le précédent. Le challenge était immense.
Toujours du domaine Pouchegu, 100% Ugni Blanc, titrant à 45,4°, et embouteillé ce mois-ci (mai 2025) à 80 exemplaires.
Ces 45 années (tout de même !) lui ont donné une couleur magnifique, mais à mon sens, la baisse d’alcool qui va avec lui est un peu préjudiciable.
J’aurais aimé inverser l’ordre de dégustation entre celui-ci et le 1982, car il est tout de même magnifique. : On retrouve les marqueurs typiques de ce cépage lorsqu’il a atteint sa maturité : Pruneau, noisette, léger rancio. : Tout en douceur. Les dattes et le pruneau collaborent pour donner une texture veloutée.
Des notes toastées, un boisé très fondant et un léger rancio. Très joli …
Conclusion :
Encore un très bon moment passé au Clos des Spiritueux, en bonne compagnie.
Seul bémol : ces armagnacs mériteraient vraiment un peu plus de temps dans le verre pour qu’ils expriment pleinement leur potentiel. Donc j’en ressors avec une petite frustration, mais c’est le format d’une Masterclasse qui veut ça.
Pour y remédier, va falloir choper des samples, et surtout ouvrir ma bouteille de ce sublime 1982 !
Autre remarque : On voit, en particulier avec les millésimes 2011 et 2013 (je trouve), que le travail effectué permettra de proposer des armagnacs qui seront dans la continuité, qualitativement parlant, de ceux du Domaine de Pouchegu.
Encore merci et à bientôt, Cindy, Sylvain et Romain.