Bristol Classic Rum – WIRD Rockley Still – 1986 – 26 ans – 46°

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Bristol Classic Rum est une marque de la société de négoce et d’embouteillage Bristol Spirits Ltd, fondée en 1993 par John Barrett.

On est ici sur un rhum produit à la Barbade, au sein de la distillerie WIRD (West Indies Rum Distillery), propriété de la Maison Ferrand, dirigée par Alexandre Gabriel.
Distillé en 1986, il a vieilli une bonne partie sur place avant de poursuivre son vieillissement dans les chais humides de Bristol Spirits, puis d’être affiné en fût d’ex Sherry.

Ce « Rockley Still » mentionné sur l’étiquette mérite tout de même un petit questionnement. Cet alambic a été fabriqué sur place (dôme moulé dans le sable !) entre la fin du 18ème et le début du 19ème siècle, et sa porte est signée par le chaudronnier anglais James Shears and Sons. Il appartenait à l’ancienne distillerie Rockley Plantation, avant d’être racheté par la société Batson à la fermeture de la distillerie (fin 19ème / début 20ème siècle). La WIRD, qui n’était alors pas dotée de Pot Still, en fait l’acquisition en 1936. Elle l’exploite jusque dans les années 1960

Le Rockley avant restauration, inactif depuis les années 1960

Il reste ensuite inactif jusqu’à ce grand projet de restauration mené par Alexandre Gabriel, démarré en 2021 et achevé en 2024.

Restauration du Vulcan à Cognac (Charente)
Inauguration en janvier 2024, en présence de Mia Amor Mottley, Première Ministre de la Barbade.

De nouveau fonctionnel, il reprend alors son titre de plus vieil alambic en activité.

De par son année de distillation (1986), cet embouteillage ne provient donc pas de ce Rockley. On imagine qu’il a plutôt été distillé dans l’alambic Vulcan à triple chambre, dont le résultat se rapprocherait de celui du Rockley, et dont les périodes d’exploitation correspondraient parfaitement aux embouteillages estampillés « Rockley Still » (1986, 2000).

Alambic Vulcan à triple chambre

👃🏻 :

Le foin prédomine la première approche, et ce n’est ni ce que j’attendais, ni ce que je préfère. C’en est presque médicinal.
Il faut un bon quart d’heure dans le verre pour que cela s’apaise et laisse un peu de place au reste.
Dès lors, on est sur un mélange de miel et de cire d’abeille, avec une composante fruitée entre ananas frais et mangue compotée.
On perçoit également un peu d’olive verte et une certaine salinité, ainsi que quelques notes de caramel brûlé, voire de bitume chaud.

👅 :

Les arômes se bousculent dès l’entrée en bouche sans qu’une dominante ne se dessine.
Pêle-mêle, on perçoit une fraîcheur mentholée, anisée, des fruits cuits, du pruneau, de la figue, de la cerise et du caramel bien cuit. Là encore, le besoin d’aération est évident.
Après ce premier shoot de fruits et de sucre, se développe une trame empyreumatique et épicée : un peu de tabac, de vanille et de bois cendré, voire charbonné.
L’olive verte passe en coup de vent, et nous fait peu à peu dévier vers le sous-bois, le lichen, le bois rongé, pourri.
La finale est assez longue, très sucrée, marquée par le finish Sherry.

Conclusion :

Le nez et la bouche ne sont pas totalement en phase, et c’est une petite surprise dès la première gorgée.
Il faut se concentrer un minimum pour arriver à le décrire, tant les arômes s’expriment un peu tous en même temps.
J’ai du mal à y déceler un WIRD, mais entre l’alambic utilisé et le finish Sherry, cela peut s’expliquer.
Celui là encore il aurait été compliqué à l’aveugle.
À ranger dans la catégorie des rhums plaisirs, et assez faciles d’accès, mais un poil trop sucré peut-être.