On est bien reçu chez la Bielle famille …
Exercice du jour : dégustation comparative des 4 versions suivantes en 59 watts :
Premium / Canne Baltazia / Canne Genou Cassé / Canne Grise
Bon … autant le dire tout de suite, ce n’est pas un exercice facile pour mes papilles de simple amateur.
Mais … y’a pire comme devoirs du soir, hein ? 
Premium :
Double distillation (colonne puis alambic)
: Un nez floral, poivré, citronné, et végétal (canne fraîche).
: Entrée en bouche chaude, métallique, végétale, herbacée. La suite est plus douce, sur l’amande, voire la pâte d’amande. Mais cette accalmie n’est que temporaire et la finale est puissante, longue, avec une amertume certaine.
Canne Baltazia :
Variété de canne à la fibre très tendre, introduite à Marie-Galante à la fin du 19eme siècle, et dont la culture est aujourd’hui de plus en plus rare. Elle se distingue par sa tige longiligne et sa peau aux rayures violette, jaune ou verte, selon la maturité.
: Un nez discret, iodé, et quelque peu végétal.
Peu d’arômes mis à part la canne fraîche, toujours.
: Entrée en bouche vive et poivrée. Le côté métallique est fortement marqué.
Par la suite, il change radicalement de registre en étalant un côté pâtissier et rond que je n’avais pas vu venir. On finit sur des notes d’amande avec une amertume bien présente.
Canne Genou Cassé :
L’origine de son implantation sur l’île de Marie-Galante reste inconnue. Son appellation lui vient des cassures au niveau des noeuds. Sa pousse anarchique ne facilite pas sa récolte du fait de l’enchevêtrement des tiges. Sa fibre est tendre, juteuse et fruitée.
: Un nez que je qualifierais de « rustique ». Terreux, végétal, avec une pointe iodée.
L’alcool se montre puissant et vif.
: Il est traitre, ce coquin !
L’entrée en bouche est presque veloutée, le jus vient tapisser le palais et la langue … pour mieux nous envoyer ses watts et ses épices (girofle, poivre) par la suite.
On retrouve cette sensation de terre, de poussière dans la bouche, qui laisse place à une finale douce sur la réglisse.
Canne Grise :
Originaire de l’île de la Barbade, cette canne très rustique a une croissance lente et rigoureuse qui résiste à la sécheresse. Elle est particulièrement bien adaptée à l’île de Marie-Galante et produit un rhum tout à fait singulier.
: Canne fraîche, mais plus floral que végétal. Le jus semble sucré, tel que sorti de la presse.
Toujours métallique, et un peu iodé, avec quelques notes d’agrumes.
: Entrée en bouche très douce.
On retrouve le côté très floral et sucré.
Vif et métallique, épicé (safran), avec une finale tirant sur la réglisse et le menthol.
En résumé :
Le Premium démarre agréablement le voyage. On est cueilli par le Canne Genou Cassé qui nous rappelle bien le terroir. On est surpris par le Canne Baltazia et sa double personnalité bien cachée. On est conquis par le Canne Grise et l’intégration de l’alcool avec ses composantes aromatiques et ses épices douces.