Stade’s Rum – Jaws – Barbados – 56°

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La distillerie Stades’s Rum, aujourd’hui connue sous le nom de West Indies Rum Distillery (WIRD), est située sur la plage à une centaine de mètres de la mer et à peine 1,6 kilomètres de la capitale Bridgetown.

Elle produit à elle seule près de 85% du rhum de la Barbade, alimentant plusieurs marques. A l’origine, cette distillerie a été créée par George et Hermann Stade en 1893, essentiellement dans le but d’expédier du rhum vers leur Allemagne natale. Les 2 frères se sont appuyés sur leurs grandes connaissances scientifiques en matière d’exploitation de la canne à sucre, de distillation, et de conception d’alambics (avec plusieurs brevets à la clef), pour la production de rhum.

Entre 1903 et 2017, plusieurs entreprises Barbadiennes ont racheté la distillerie, dont deux des plus grands acteurs de l’histoire du rhum Barbadien, Hanschell Inniss, et Goddards Enterprises Ltd. Ce dernier a fait de cette installation l’une des distilleries de rhum les plus rentables de l’île, avant de la céder à son tour en 2017 à la holding United Caribbean Rum Ltd, dont le directeur n’est autre qu’Alexandre Gabriel (Maison Ferrand).

Aujourd’hui, au sein de la WIRD, la marque Stade’s Rum continue d’exploiter les techniques et outils imaginés par les frères fondateurs Stade.

Cet embouteillage est un rhum distillé en 2022 dans l’alambic Vulcan, qui produit des rhums à tes taux d’esters élevés (entre 600 et 700 g/hlap pour celui-ci). Il a vieilli « seulement » 6 mois en futs d’ex-bourbon, et qui a été sélectionné à l’occasion des 10 ans de la Confrérie Du Rhum. Tiré à 996 exemplaires, il titre à 56°.

Alambic Vulcan

J’avais eu l’occasion de le gouter rapidement lors du Bordeaux Rhum Festival 2024, et ça avait été à la fois une belle surprise et un de mes coups de coeur de ce salon.
C’est un plaisir de pouvoir y revenir presque 1 an après, et dans de meilleures conditions.

👃🏻 :

Les esters et la banane verte qui s’échappent du sample à peine ouvert font vraiment penser à un Jamaïcain low-ester.
En revanche, le coco et les fruits confits nous ramènent vite à la Barbade.
Les 2 profils, assez distincts au départ, finissent par fusionner après une bonne demi-heure d’aération dans le verre.
Reste alors une trame à la fois vive qui picote encore les sinus, et pâtissière, composée d’amande amère, de fruits confits, et de gâteau basque.

👅 :

Là encore on passe d’une île à l’autre.
Le vieux cuir tanné déposé son amertume, tandis que l’ananas et le coco tournent en bouche.
À cet instant, on a du sirop de sucre fruité plein la bouche.
La banane verte prend ensuite le dessus, l’amertume tourne au bois calciné et au café torréfié.
La finale est un peu (beaucoup) trop courte, ça retombe un peu comme un soufflet.

Conclusion :

Nul doute qu’à l’aveugle, on pourrait facilement penser qu’il s’agit d’un jeune blend entre les rhums des 2 terroirs que sont la Jamaïque et la Barbade.
Le côté high ester est trompeur au possible.
Quoi qu’il en soit, c’était une belle surprise la première fois que je l’ai goûté.
Pour être tout à fait honnête, on va dire que c’est un bon rapport qualité-prix, et que c’est intéressant de voir ce que cet alambic Vulcan peut produire, mais ça n’ira pas plus loin.
Manque de complexité, d’intensité aromatique et surtout de longueur.
En même temps, on est sur un « vieillissement » de 6 mois. Hey ! What did you expect ?