Asta Morris est né en 2011, créé par Bert Bruyneel.
D’abord passionné de whiskys, blogueur, animateur de groupes de dégustations, membre des Maltmaniacs, il se lance dans l’aventure de l’embouteillage avec un fut de Benriach 1975.
C’est en 2018, lors du salon de Spa, que naît le projet Rasta Morris, dédié à l’embouteillage de rhums, et qui démarre par un Foursquare et un Caroni.
Ici nous sommes toujours à Trinidad, en présence d’un T.D.L distillé en 2001, vieilli en fût de chêne américain (#RM027) pendant 17 ans sous les tropiques, puis 4 ans au Royaume Uni.
L’embouteillage a été réalisé comme toujours sans réduction, sans ajout, sans filtration, à 63,8°.
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Le caramel et le chocolat au lait nous cueillent d’entrée et nous emmènent dans la vitrine d’une pâtisserie.
Les amandes, la tonka et la coco confortent ce profil.
Un peu de menthol et de cire d’abeille viennent en arrière plan.
L’aération tend à faire ressortir des notes plus sombres, la cire devient huile de garage, le caramel et les amandes deviennent pain toasté, et la coco devient grillée.
L’alcool ne vient aucunement importuner cette expérience olfactive, il se fait particulièrement discret malgré les watts affichés au compteur.
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L’entrée en bouche est vive, fraîche, légèrement poivrée, le menthol est très présent.
Cela ne dure pas très longtemps car le côté sombre surgit assez vite.
Du goudron, de l’huile de vidange … bref, du « sale ».
La mélasse vient ensuite, bien noire, mais avec cette sucrosité intense, une sorte de caramel un peu trop cuit.
La réglisse, le cuir et le tabac prolongent la visite gustative.
L’amertume grandit au fil des gorgées.
Elle devient très présente, et n’est calmée que par la gorgée suivante.
L’alcool est bien là, au service des arômes (et non au détriment).
La finale est très très longue … sur la réglisse, le menthol et le chocolat noir intense.
Conclusion :
Un nez terriblement engageant, un véritable bonbon.
En bouche, c’est un profil sombre, profondément axé sur les hydrocarbures.
Il faut aimer ce style. Et avoir le palais dans les dispositions adéquates. C’était mon cas ce soir …
Un vrai rhum « garage », bien plus que beaucoup de Caroni.
Comme quoi …
Sacré rhum !!!