Precious Liquors x RumX – Long Pond 2005 – 19 ans – 64,6°

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est RX.jpg.

RX20000 : Un numéro réservé dans la base de données RumX bien avant la sortie de cet embouteillage, histoire que cette référence reste bien en mémoire. Joli coup, objectif atteint je trouve. Même si cet article porte plutôt le nom de la collab’ et de la distillerie, entre nous on l’appelle déjà « la RX20000 » !

Autre initiative plutôt bien trouvée : sur chacune des 99 bouteilles est inscrit à la main le nom ou le pseudo RumX de l’acquéreur. Déjà, ça va éviter la spéculation, et ça en fait une bouteille unique. Bien joué les gars !

Après tout, l’une des « marques » de Precious Liquors est « Do Not Collect », donc on ne sera pas étonné de cette incitation à ouvrir et partager plutôt qu’à conserver au fond d’un placard en vue d’une revente avec plus-value !

C’est bien beau tout ça, mais de quoi s’agit-il ?
La team RumX a voulu fêter l’arrivée du printemps, la 23000ème fiche de rhum dans la base, l’officialisation de la collaboration à 100% de Rob Bauer (from Grape Of The Art), ou je ne sais quoi d’autre. Ou alors tout simplement, cela faisait un moment déjà qu’ils n’avaient pas sorti un embouteillage à leur effigie et ils se sont dit qu’il était temps d’y remédier !

Rob & Oliver (photo : RhumX)

Oliver Gerhardt, le fondateur de la plus grande base de rhum à ce jour (ex Rum Testing Notes), accompagné de ses compatriotes allemands Jakob Schellhorn et Rob Bauer, ont alors sélectionné, en partenariat avec l’embouteilleur Precious Liquors (installé à Singapour et fondé par le polonais Pawel Morozowicz … vous suivez ou faut que je vous fasse un rappel de géographie ?), un fût de Long Pond 2005 qui avait déjà au compteur 12 années de vieillissement sous les tropiques et 7 ans en environnement continental.

Distillerie Long Pond, propriété de la National Rum of Jamaica (NRJ), société contrôlée par l’état.

Affichant un mark VRW qui fait référence à la distillerie aujourd’hui fermée Vale Royal (Wedderburn) dont Long Pond s’inspire du style et des techniques de distillation, ce qui correspond à un taux d’esters compris entre 150 et 200 g/hlaa, il titre à 64,6° dans une bouteille noire à l’étiquette noire et blanche sortie à 99 exemplaires, en rupture de stock en quelques minutes.

Distillerie Long Pond – Pot Still à double retort

Pour ceux qu’une petite visite de la distillerie Long Pond intéresserait, je vous conseille cet article écrit en 2023 par l’auteur de ces quelques photos, l’écrivain américain Matt Pietrek.

👃🏻 :

A l’ouverture de la bouteille, on n’est pas sur une explosion de parfums qui envahit toute la pièce, mais par contre, dès que l’on plonge le nez dans le verre, on perçoit de suite que c’est très riche !
Une véritable compote de fruits exotiques bien mûrs, à prédominance de mangue, de banane et de fruits jaunes (prunes, abricots), que l’on imagine juste tiédie après une longue cuisson. Les fruits sont si sucrés que l’on est à la limite de la confiture.
On reconnaît également ce vernis caractéristique de la distillerie Long Pond, tirant un peu sur l’acétone et rappelant les vieux meubles entretenus par nos anciens.
Le caramel est intense, et laisse échapper des effluves de canne, mais également de vanille douce et de cannelle.
Une touche de menthol vient apporter une pointe de fraîcheur à cet ensemble très cohérent.

Laissé vide tel quel sur la table après la dégustation et repris au petit matin, le verre est encore fortement imprégné de purée d’abricots.

👅 :

On démarre sur un boisé gras et des épices intenses, à base de vanille, et dans une moindre mesure, de poivre noir et de cannelle.
Puis la bouche s’emplit d’une compotée de fruits exotiques, de bananes très mûres, de papaye verte, de prunes jaunes, de pêches et d’abricots bien mûrs eux aussi. L’alcool est parfaitement intégré, on n’imagine absolument pas avoir près de 65° dans le verre.
Le boisé s’intensifie peu à peu, laisse échapper des notes de brûlé, de café torréfié et de chocolat noir amer. Une évolution notable et relativement rapide (30 à 45 minutes) pour une bouteille tout juste ouverte, à un tel taux d’alcool.
Le palais est tapissé d’une couche huileuse épaisse, rendant ce rhum presque crémeux. Noix et amandes amères grillées rajoutent encore un peu de consistance et d’amertume toastée.
La finale est longue comme il faut, les notes empyreumatiques s’estompent peu à peu, ne laissant qu’une trace de réglisse sur la toute fin.

Source : https://www.rumwonk.com

Conclusion :

Une cohérence totale entre le nez et la bouche, une belle richesse de fruits jaunes sucrés, l’élégance d’un bois précieux ciré, et une intensité empyreumatique constante du début à la fin.
Un Long Pond que je ne qualifierai pas de facile d’accès, loin de là, mais qui est tout à fait de la trempe des embouteillages NRJ et devrait plaire aux amateurs de cette distillerie.
Pour ma part, j’y retrouve ce qui m’avait manqué un peu sur le Vale Royal 2006 (même Mark VRW), c’est à dire cette exubérance de fruits qui fait l’ADN des rhums Jamaïcains en vieillissement tropical.
À bien laisser s’aérer, mais ça, on s’en doutait.
Jolie sélection de fût, les gars !