Dràm Mòr – Fiji 2014 – 8 ans – 62°

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L’enquête ne sera pas très longue pour arriver à identifier la « distillerie secrète » des Fidjis qui a produit ce rhum.
En effet, cet archipel de Mélanésie composé de 322 iles, n’en compte qu’une seule : South Pacific Distillers, située au nord-ouest de Viti Levu.

Pourquoi certains embouteilleurs indépendant ont le droit d’apposer le nom de la distillerie et pas d’autres ? Surtout quand on sait qu’il n’y a qu’une distillerie en activité dans le coin !
Je conçois qu’il y ait des contrats signés, des exclusivités, ou une charte, mais dans le cas présent … bref.

Cette distillerie produit du rhum de mélasse, et celui-ci a été distillé en Pot Still et mis en vieillissement en mai 2014 dans un fût de chêne américain ex-Bourbon (fût n°22 pour ceux qui aiment la précision !).
L’embouteillage (271 cols) a eu lieu en mars 2023, soit près de 9 ans de vieillissement que l’on imagine en partie tropical, et majoritairement en Ecosse, berceau de la société familiale Dràm Mòr.
Avec son mark FPBP et ses 62°, peu de chances qu’il ait subi une quelconque réduction.

👃🏻 :

Une entrée en matière qui n’est pas sans rappeler le sous bois à la fin de l’été : un mélange de feuilles sèches, de tilleul, et d’intenses notes de noisettes et de noix.
Une seconde trame se distingue en parallèle, portée par les esters. Un côté plus jamaïcain, avec cette banane très mûre, cet ananas sucré, une pointe florale et ce cuir neuf.
Au fil du temps ces 2 profils n’en font plus qu’un, les esters se calment, les fruits exotiques et les fruits secs se mélangent, le cuir se patine, se fond dans les odeurs de sous-bois sec, et le caramel et les épices (vanille et cannelle) terminent le défilé.

👅 :

C’est également par des notes de sous-bois, de fougères, et de fruits à coque que cette bouche démarre.
Puis, c’est au tour des fruits exotiques bien mûrs de s’exprimer.
Le sucre des fruits se caramélise, devient mélasse, et donne quelques notes d’hydrocarbures. Celles-ci se mêlent au bois, le rendent charbonneux, poivré.
De là, se ressentent un peu d’olive verte, de saumure, de poivron vert avec une touche de bonbon acidulé.
La finale est moyennement longue, à dominante de bois brûlé, de goudron léger, de thé avec une pointe finale d’eucalyptus.

Conclusion :

Grande cohérence entre le nez et la bouche, les 2 étant à la fois intenses et d’une palette assez riche. Y,a pas à dire, c’est plutôt bien foutu.
Troisième embouteillage que je goute, de ce millésime 2014, après le Rum Of The World (7 ans) et le très jeune (et néanmoins très bon) TransContinental Rum Line (3 ans).
Personnellement, je le place en tête des 3 pour la richesse et l’intensité de ses arômes.
Ils sont quand même super intéressants, ces profils fidjiens. On pourrait les identifier à certains jamaïcains vieillis sur place, avec un fond de Trinidad dans le fût.