Un peu d’histoire (source : https://tamurerhum.com/Histoire)
En 1863, le gouvernement français encourage des Chinois à immigrer à Tahiti pour travailler dans les champs de canne à sucre et de coton. Si des distilleries de rhum sont créées à l’époque, elles finissent par disparaître au début du XXe siècle. Les champs de canne, quant à eux, se retrouvent très vite à l’abandon.
Plus d’un siècle plus tard, dans la famille Moux, le jeune fils de David tombe malade. On lui prépare alors un ra’au, remède à base de plantes locales dont l’ingrédient principal est le jus de canne à sucre. L’enfant guérit et David a une illumination : il va produire du jus de canne pour en transmettre les bienfaits aux enfants.
En 1982, il plante de la canne à sucre sur 1000 m² à Papeete. Malheureusement, un an plus tard, l’exploitation est dévastée par la tempête Weena. Mais la nature est pleine de surprises et, en 1984, des jeunes pousses relancent officiellement le projet du père de famille. La vente de jus de canne est un franc succès et le chef d’entreprise décide alors d’ouvrir une boutique. Il choisit également d’étendre sa culture et plante sur un terrain plus grand à Papara.
La récolte de canne à sucre est tellement abondante qu’une idée audacieuse traverse l’esprit de David : pourquoi ne pas réintroduire la production de rhum à Tahiti ?
Totalement novice dans le domaine des spiritueux, David part deux fois en Guadeloupe où il étudie auprès de grandes rhumeries.
En 1992, il obtient enfin l’autorisation de distiller et Tamure rhum devient officiellement le premier rhum tahitien.
La Cuvée d’Hélène, âgée de 15 ans, est l’une des 2 cuvées embouteillées pour l’anniversaire des 30 ans de la distillerie.
Elle a été distillée en 2006, et embouteillée à 255 exemplaires à 55%, après un vieillissement full tropical en fût d’ex bourbon.
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On retrouve d’entrée la canne fraîche (on est sur du pur jus), la vanille, la cannelle et un caramel très concentré.
L’ensemble est également très fruité : ananas, pomme grany, et pomme caramélisée.
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Un boisé assez présent et du poivre gris pour commencer.
Puis on retrouve de la pomme grany, du caramel brûlé tirant vers le goudron, laissant une petite amertume finale.
Le menthol apparaît une fois la gorgée passée.
L’alcool reste un peu agressif malgré une longue aération.
La finale est longue, sur le zeste de pamplemousse, le cédrat, avec une amertume qui se prolonge longtemps.
Conclusion :
Si le côté pur jus ne peut pas passer inaperçu, il possède également quelques marqueurs qui pourraient laisser penser à la présence de mélasse.
Ça en fait un agricole assez particulier, mêlant fraîcheur végétale/fruitée, et côté bien sombre.
Il bouscule un peu les codes.
Et comme c’est bien fait, ça mérite d’être découvert.