Avec la collection des National Rums of Jamaica, Velier remet en avant les distilleries voisines absorbées par Long Pond, et notamment Vale Royal Wedderburn, acquise en 1955.
Issu d’une fermentation longue, ce rhum distillé chez Long Pond en 2006 dans un alambic à double retors, a ensuite vieilli 12 ans sous les tropiques avant d’être embouteillé sans réduction à 3412 exemplaires.
L’idée était de se rapprocher le plus possible des procédés et des jus de la distillerie dont ce rhum porte le nom … mais celle ci ayant définitivement cessé de produire en 1959, il sera difficile de vérifier si l’objectif est atteint !
Un peu d’histoire (merci à Mr Robert Polo, ambassadeur Appleton Estate, et à qui l’on doit le développement de la marque Warehouse#1) :
La distillerie Vale Royal était située dans la paroisse de Trelawny, sur une colline entre Clarke’s Town et Duncans. Fondée en 1776, elle s’appelait initialement Walky Walky. Selon des sources historiques, le nom fut changé pour Vale Royal en 1828. Malheureusement, en 1959, Vale Royal ferma définitivement ses portes. Le style de distillation traditionnel de Wedderburn utilisé à Vale Royal est, en hommage, perpétué aujourd’hui par National Rums of Jamaica à la distillerie Long Pond. À une courte distance au sud-ouest, vous trouverez les ruines de la grande maison du domaine de Cambridge. Long Pond le commémore également avec la marque STCE, Simon Thompson Cambridge Estate. Et plus à l’ouest et un peu au sud (au sud de Hampden Estate), vous trouverez les vestiges de la Tilston Estate Great House, encore un autre domaine sucrier/distillerie qui a fermé ses portes dans la première moitié du 20e siècle. Tilston Estate Continental « A » ou TECA, ainsi que Tilston Estate Continental « C » – TECC sont également des marques reconnues par les amateurs de rhum comme provenant de Long Pond. Nous attendons toujours le TECB, mais « à suivre… »
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Un premier nez à la fois gourmand et végétal. Des épices douces (cardamome, vanille, poivre gris), et quelque chose de fumé, de cendré, mêlé à un peu de foin, et … j’ose à peine l’écrire … de charcuterie fumée. Oui … aussi bizarre que cela puisse paraître, mais je n’ai pas mieux pour exprimer ce que je sens.
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Une entrée en bouche tiède et sirupeuse, fortement caramélisée, où la vanille s’impose, grasse et puissante.
Le boisé est profond, légèrement piquant pour cette première gorgée sans aération préalable.
Subsiste alors une fraîcheur en bouche qui contraste avec le côté sombre de la bête.
En reprenant le verre après l’avoir laissé tranquille une petite heure, on retrouve la prédominance d’un bois puissant. L’alcool s’est harmonisé et mis au service de la vanille et des fruits à coque.
Le bois s’enflamme et devient calciné.
La finale se prolonge sur l’amertume d’un ziste d’orange, la coco grillée et la cire d’abeilles.
Conclusion :
Pas totalement conquis par ce nez surprenant.
Et la bouche n’est pas suffisamment funky pour me faire basculer vers un enthousiasme total.
Oui, c’est plutôt bien fait, mais ça manque à mon goût d’un peu de folie, de fruits, et surtout de l’élégance qui caractérise habituellement les Long Pond.