Drôle d’exercice que cette dégustation a l’aveugle d’un sample offert par RhumX !
Pas sûr d’être au niveau, tout simplement.
Mais prêt à jouer …
Essayons donc de deviner ce qui se cache derrière cette référence « RX7837 » …
Petite précision : à l’heure où j’effectue cette dégustation, cette référence n’est pas connue sur RumX, bien évidemment. Sinon c’eût été sans intérêt …
Il s’agit donc bien d’une dégustation totalement à l’aveugle, un exercice super intéressant, et sur lequel on peut se planter complètement. Ce qui permet parfois de retrouver un peu d’humilité …
Bref … je me lance :
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Très aqueux, et d’une couleur jaune paille très clair.
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Des esters, une grosse présence de banane caramélisée, du camphre …
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Ouch … je n’ai pas perçu au nez qu’il serait aussi puissant en alcool. Ça doit bien titrer à plus de 60 watts, ce petit jus !
A tel point que sur la première gorgée, l’alcool a pris le pas sur tout le reste.
Légèrement poivré, la banane est très présente, et le vieux cuir apparaît. La canne s’impose et le sucre adoucit l’ensemble.
La finale est longue, huileuse, toujours sur les marqueurs de cuir et de banane, avec une pointe de réglisse.
Conclusion :
Si la couleur m’avait orienté vers un Clairin, le nez m’envoie directement en Jamaïque malgré les esters légers.
En bouche, je reste hésitant entre les deux.
J’écarte le Clairin au vu de la puissance en alcool, et du vieux cuir.
Si c’est un jam’, il est vraiment très sucré. Et très clair, donc avec un vieillissement inhabituel.
Ou alors … un English Harbour (Antigua) ?
Mais je n’ai pas connaissance qu’ils en sortent en non réduit, hormis le Velier 2012.
Allez, je reste sur un Jam’ … et même un Hampden tant il me fait penser au Great House, mais en beaucoup plus sucré.
En tout cas c’est bon !
Verdict :
Cette note de dégustation envoyée à Olivier Gerhardt, celui ci m’a très vite délivré de ce suspens insoutenable en retour :
Il s’agissait d’un Blend Jamaique/Ghana titrant a 65,3°, de l’embouteilleur allemand Dirk Becker (Spirit of Rum).
Maintenant que je le sais, au vu des notes de dégustation, j’étais pas si mal !
Un peu de culture :
A noter que la mention « Nanny of the Marroons » portée sur l’étiquette fait référence à la figure emblématique de la mémoire afro-caribéenne depuis le XVIIIe siècle, où elle a été une des plus grandes résistantes au régime esclavagiste. Elle serait née au Ghana en 1686 puis déplacée très jeune en tant qu’esclave.
Elle figure encore aujourd’hui sur les billets de 500$ jamaïcains.