Première des 4 sorties « Unshared Cask » de cette année 2024, cette version réservée à la Réunion est un rhum traditionnel distillé en 2016, vieilli 7 ans en fût d’ex cognac, dans la cellule numéro 4 « chai humide ».
Il s’agit d’un fût unique (#774) qui a été embouteillé à son degré naturel (62,5°) à 630 exemplaires.
Le premier nez est assez frais.
Le basilic et la coriandre passent au dessus du cuir et du caramel.
Plus profondément, c’est le savon de Marseille qui prend le dessus.
Puis, on se tourne vers le pain toasté, un peu de cannelle, de café au lait et un vernis léger.
Ça reste un nez assez peu exubérant au final.
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L’entrée en bouche est grasse, suave, sombre.
Les arômes sont profonds.
On commence par un boisé duquel éclatent des bulles de cognac. Le raisin se taille une belle part.
La réglisse surgit et ne nous lâche pas jusqu’à la finale.
On garde une petite astringence qui a du mal à disparaître, mais plusieurs dizaines de minutes d’aération finiront par en venir à bout.
Autour de cette trame centrale s’articulent la mélasse noire, le caramel, quelques hydrocarbures, du pain grillé, et une compote de fruits exotiques très mûrs.
L’aération permet aux fruits de s’exprimer.
On distingue l’ananas caramélisé, la banane, et les fruits de la passion.
La réglisse, jusque là végétale, devient bonbon Haribo et accompagne une belle finale bien longue.
Conclusion :
La version Réunion n’est pas la plus compliquée à trouver, mais c’est celle qui revient le plus cher, non seulement par les frais de douane et d’expédition, mais également à cause des obligations quasi systématiques d’achats en lots. Cela dit, je suis assez fan du Creol Straight, donc ça va. 
De ce fait, j’en attends évidemment beaucoup.
Et pour le coup, le nez est une petite déception.
Faut dire aussi que ces derniers jours j’ai enchaîné les dégustations de « Grand Arôme » ! 
La bouche rattrape le coup, les arômes sont élégants, intelligemment boostés par les 62,5% qui sont très bien intégrés.
Un gros besoin d’aération pour un rhum qui évolue nettement. La bouche est vraiment sympa après presque 1h dans le verre.
Ça ne sera toutefois pas suffisant pour que j’en fasse un incontournable.