Velier – Savanna – Villa Paradisetto – 1999 – 20 ans – 57°

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La Villa Saluzzo Bombrini, surnommée il Paradiso, est une résidence noble historique située dans le quartier génois d’Albaro, construite pour le marquis Saluzzo par Andrea Ceresola.

A l’arrière de cette villa se trouve un bâtiment similaire connu sous le nom de Paradisetto, construit à la fin du XIXe siècle pour un héritier de la famille Bombrini et rénové en 1935 par Robaldo Morozzo della Rocca.
Cette Villa Paradisetto fut le siège de la société Velier fondée par Luca Gargano, de 1988 à 2020

A la veille de déménager vers ses nouveaux bureaux, situés dans la « Villa Nuovo Paradisetto », dans un quartier un peu plus calme et vert de Gênes, Luca voulu rendre hommage à ce qui fût sa « maison » pendant plus de 30 ans, avec une série d’embouteillages en honneur de la Villa Paradisetto.
Mais … le mieux est sans doute de le laisser vous expliquer ça lui-même :

Comme il l’explique dans cette petite vidéo, il a eu l’opportunité (plutôt que la chance) d’acquérir 2 fûts de Grand Arôme de chez Savanna, distillés en 1999 et vieillis sur place depuis 20 ans. Les plus vieux fûts de Grand Arôme jusque là embouteillés. Cela a donné lieu à 510 bouteilles numérotées, à 57°.

En parallèle de ce Savanna est également sorti un Clarendon (Monymusk) 1995.

Suivront ensuite un Privateer 2017, un Chamarel 2013 et un autre Clarendon (Monymusk) 2007.

Pour les étiquettes, il a fait appel à l’artiste Singapourien Warren Khong, avec qui il avait déjà collaboré pour les sorties en l’honneur des 70 ans de Vélier.

👃🏻 :

Ce premier nez est marqué par les fruits rouges et les épices. La cerise noire et la groseille combinent avec le tabac, la vanille et la cannelle.
C’est rond, gourmand, presque sirupeux.
Si l’on ajoute le chocolat noir, ça nous rapproche presque d’une guinette.
Un léger vernis vient ensuite renforcer les fruits à coque, discrets jusque là.
Une fois le nez accoutumé, il est possible de déceler un peu de bois pourri, de lichen et de fougères. Une balade en forêt de chênes, sous une pluie de septembre. Tu l’as ? 😉

👅 :

D’un point de vue consistance, on est bien sur un sirop.
Côté épices, on est gâté : le poivre prédomine sans agresser, la vanille est intense, et la cannelle reste en bouche.
Les fruits rouges/noirs montent vite au créneau. La encore c’est la cerise qui l’emporte.
Une petite acidité sur le retour, peut être assimilable à de la groseille pas assez mûre (si je veux être raccord avec le nez), ou à un agrume. Et vu comment l’amertume s’installe ensuite, je pencherais pour le pamplemousse. Il va d ailleurs s’affirmer avec le temps.
Un profond boisé bien sombre glisse lentement vers un goût de mélasse noire trop cuite.
L’amertume tapisse la bouche, et va disparaître lentement en nous laissant sur la réglisse et une léger fumé.

Villa Nuovo Paradisetto : les nouveaux bureaux Velier depuis 2020

Conclusion :

Voilà un rhum que les 20 années de vieillissement tropical ont superbement façonné.
Une parfaite homogénéité dès l’entame, que l’aération ne fait que renforcer.
L’équilibre est magnifique, et l’intensité profonde, tant au nez qu’au palais.

En revanche, je n’ai pas vraiment perçu le profil Grand Arôme … certains avancent que ce n’en est pas. Une énigme de plus dans le monde du rhum. 😉

L’artiste Warren Khong en 2015