

Rum Artesanal (anciennement Rum Albrecht) est un embouteilleur allemand, filiale du groupe Heinz Eggert & Co, acteur majeur dans l’importation de vins et spiritueux pour la patrie de Goethe.
La filiale bénéficie de la longue expérience de sa maison mère en matière de sélection, mais également de production de rhums vieux à partir de distillats.

Au fil des années, Rum Artesanal s’est spécialisé dans l’embouteillage de Single Casks, quand d’autres filiales du groupe (notamment Burke’s White et Burke’s Seamaster) proposent plutôt des assemblages, principalement à base (tout ou partie) de rhums jamaïcains.
On s’intéresse aujourd’hui à un rhum produit en 2002 chez Trinidad Distillers (TDL).
Un millésime qui, pour beaucoup, se situe dans la période bénie (2001 à 2003) pour cette distillerie, tout en étant le moins couru des 3.
Il a vieilli un peu plus de 19 ans (19 ans et 2 mois pour être précis !) dans le fût #133, et ce sont 392 flacons de 50cl qui ont été embouteillés à 63,4°.
Quelle est la part de vieillissement sous les tropiques et en Europe ? Je n’ai pas trouvé l’info pour le moment.
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Le nez démarre tout en fraîcheur grâce au menthol et à la réglisse.
Juste derrière, on perçoit quelques herbes médicinales recouvertes de cassonade.
Les fruits sont plutôt à chair jaune (nectarine, mangue, abricot).
Quelques amandes et de la vanille collaborent à lui donner de la gourmandise.
On tend doucement vers une pâtisserie crémeuse en arrière plan, avec des notes citronnées, le menthol restant sur le devant de la scène. Le boisé est doux, et l’alcool semble bien intégré. Aucune agressivité malgré les 63,4°.

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Le premier contact est huileux, mais la fraîcheur arrive juste derrière. Un boisé un peu gras, voire même carrément sale, tente bien une approche mais il se fait pour le moment submerger par une vague mentholée.
Cette fois, les fruits sont plutôt rouges/noirs : cassis, mûre, prunelles.
Quelques notes de tabac renforcent encore le côté sombre du bois, et finissent par imposer une petite amertume.
Celle-ci s’intensifie encore avec le pamplemousse, avant de s’apaiser.
Le palais reste marqué par le poivre blanc.
La finale est longue, sombre, évidemment mentholée, et s’étire comme une trace d’huile sur le goudron.

Conclusion :
Une belle fraîcheur gourmande au nez, qui contraste avec le côté dirty qui se révèle en bouche.
Cette dualité, à ce niveau, est assez surprenante et pas désagréable. Je dirais même que c’est une belle réussite !
Mais attention, ce n’est pas un rhum facile d’accès.
